Mon tout premier souvenir était une sensation de chaleur, de bien être et de sécurité. J'étais encore un bébé à l'époque, blotti contre la fourrure de ma mère tout comme mes frères et sœurs. Ma mère était une belle et noble Mentali, à la gentillesse et la grâce incomparable. Nous étions 4 enfants, tous ayant un pelage brun et soyeux caractéristique à notre race, sauf moi. Ma fourrure avait une couleur argentée, brillant à la lumière comme des étoiles. Si petit, cette différence ne m'a jamais interloqué, quand j'ai eu l'âge de réfléchir, j'ai commencé à me demander pourquoi étais-je différent de mes frères et sœurs. A chaque fois que j'interrogeais ma mère, elle me répondait avec un sourire malicieux que j'étais bien le fils de mon père. Cette phrase m'a toujours rendu profondément sceptique. Je n'ai jamais connu mon père, mort ou partit, je n'en ai aucune idée, mais serait-il alors possible que je tienne cette robe argentée de lui?
Nous habitions dans une vaste et luxuriante forêt, notre terrier se situant entre les racines d'un vieil et imposant arbre. Souvent, une fois la nuit tombée, je me postai sur la plus grosse racine et observait la lune, ma fidèle amie était toujours là au rendez-vous. Durant ces longues nuits parfumées d'un silence des plus agréables, je m'amusais à imaginer comment pouvait être ce père que je n'aurais jamais. Avait-il vraiment la même robe que moi, alors? Était-ce toujours un Evoli? Ou bien était-il devenu un Mentali comme maman? Ou autre chose encore? Même si je savais que notre espèce possédait sept évolutions, certaines n'étaient possibles qu'en présence de certains minéraux difficiles à trouver.
Durant mes rendez-vous nocturnes, maman venait parfois me rejoindre, et nous regardions tous deux la lune dans le ciel, échangeant parfois quelques mots, mais pas trop pour ne pas briser le silence des lieux. Un peu plus tard, je fis là connaissance d'un Nosféralti. Nous nous sommes vite entendus, et c'était à présent à deux que chaque nuit nous nous retrouvions sur cette racine pour contempler le ciel étoilé.
C'est sûrement cette passion que j'avais pour la lune qui me fit un jour évoluer en Noctali. J'étais devenu plus grand, mon pelage était devenu noir comme la nuit, et des cercles bleus brillaient sur mon corps tels les étoiles que j'aimais tant. Je fus d'ailleurs assez fier d'être le premier de ma porté à avoir évolué. Un peu plus tard, une de mes sœurs devient un Mentali, l'autre préféra rester Evoli. Quand à mon frère, il voulait trouver un minéral de feu pour devenir un puissant pyroli.
Ces jours heureux, j'aurais voulu qu'ils continuent éternellement, mais je fus celui qui y mis fin. Alors que je me promenais dans la forêt comme à mon habitude, je fut interpellé par un bruit et une odeur des plus étranges. Je n'avais jamais rien de senti de tel auparavant. Curieux, je me glissai entre les fourrés pour découvrir une créature des plus invraisemblable. Elle était grande, se tenait sur deux pattes et avait une fourrure passant du rose au rouge, au bleu et au noir. Qu'es-ce que c'était que cette chose? De plus, il était accompagné d'un pokemon que je reconnu comme étant un Seviper. Il m'était arrivé d'en croiser parfois, mais je n'en gardai pas de très bons souvenirs, ayant à deux reprises failli me faire avaler tout rond. La chose parlait au serpent dans un charabia incompréhensible, mais le pokemon avait l'air de le comprendre. De plus en plus intriguer, bien que ma raison me disait qu'il fallait mieux partir, je m'étais rapproché malgré tout, trop même. La chose et le Seviper me remarquèrent. Là, la créature cria quelque chose que je ne compris pas une nouvelle fois, puis le serpent se jeta sur moi pour m'attaquer. Je n'avais rien compris que je me retrouvais étranglé par les anneaux du pokemon. Gémissant de douleur dans un premier temps, je me repris bien vite et plantai mes crocs dans sa chair sans aucune retenue. La réaction fut celle espérée. Il lâcha un cri de douleur avant de s'éloigner de moi. Le poil hérissé, grognant, je me mis en position d'attaque. Je ne savais pas pourquoi il m'attaquait, mais j'étais bien décidé à ne pas me laisser faire. S'en suivit ainsi un combat entre nous deux, j'entendais parfois la créature crier, je compris plus tard qu'elle donnait en fait des directives à mon adversaire. Le combat fut long, violent, mais une charge du Seviper finit par me projeter contre un arbre. M'écrasant à terre, je voulu me redresser sur mes pattes tremblantes. Tout mon corps me faisait mal et était couvert de plaies.
Contre toute attente, plutôt que de m'achever, le serpent recula, retournant auprès de la créature. Cette dernière cria encore une fois, puis lâcha vers moi un drôle de caillou rouge et blanc. ça ne me disait rien de bon, mais j'avais trop mal pour bouger. Au dernier moment, je sentis quelqu'un me pousser sur le coté. Je vis alors avec horreur le caillou toucher ma mère qui s'était interposée et l'engloutir. La chose rouge et blanche tomba au sol dans un bruit sourd. Que... qu'es-ce qu'il venait de se passer?! Où était passée ma mère? Pourquoi la boule l'avait mangé?
La créature s'avança alors vers la balle, et dans un ultime effort, je me redressai, prit le caillou dans ma gueule avant qu'il ne s'en empare et m'enfuis dans la forêt. Je n'avais rien compris à ce qu'il venait de se passer, juste que maman s'était faite manger par ma faute. Si elle était bien dans cette balle, alors il ne fallait pas que je la laisse à la créature. Un battement d'ailes au dessus de ma tête se fit entendre, que je reconnu comme étant celui de mon ami Nosféralti. Me stoppant, je décidai de lui confier le caillou après lui avoir rapidement expliqué la situation. J'entendis alors des bruits de course. La créature et le Seviper étaient à ma poursuite. Je réfléchis rapidement. Non, je ne pouvais pas prendre le risque d'aller au terrier et qu'ils m'y suivent. Je ne voulais pas mettre mes frères et sœurs en danger. La peur au ventre, je rassemblai le courage me restant et fit signe au Nosféralti de partir tout de suite. Ce dernier s'exécuta sans tarder malgré son inquiétude. Maintenant, je savais que maman irait bien. Il trouverait sans doute une solution pour la libérer.
Mes poursuivant apparurent alors à quelques mètres de moi. Grognant, je me remis en route, courant comme je pouvais malgré mes membres douloureux, espérant les semer dans la forêt. Mais ma fatigue due au combat faisait que je n'étais pas aussi rapide qu'à mon habitude. J'arrivai alors près d'une falaise et jurai mentalement. J'étais dans un cul de sac. Me retournant, je vis la créature et le Seviper me bloquer ma seule voix de sortit. Leur faisant face, sur mes gardes, je me mis à reculer lentement, cherchant quoi faire. Seulement, trop concentré sur mes poursuivants, je reculai un peu trop, une de mes pattes rencontra le vide, puis sans avoir le temps de réagir, je glissai en arrière dans un cris avant de tomber comme une masse dans l'eau.
Paniquant, je me mis à battre des pattes comme un dingue, avalant à plusieurs reprises de l'eau salée, cette dernière me brulant d'ailleurs en touchant mes plaies. Au bout de quelques secondes de vaines résistances, je finis par couler, avant de perdre connaissance.
Je n'ai aucune idée du temps que j'ai passé évanoui. Je fus réveillé par le cri de Goélises volant dans le ciel. Reprenant mes esprits, je me redressai faiblement, secouai mon pelage un instant pour le débarrasser de l'eau. Autour de moi, il n'y avait que de l'eau à perte de vue. Paniquant, je baissais les yeux pour voir que j'étais sur un espèce de gros rocher tout rond.
-Tu vas mieux?
J'eus un sursaut tout en écarquillant les yeux. Depuis quand les rocher parlaient-ils?! Après quelques secondes, je compris que j'étais en fait sur un gros pokemon aquatique. Je n'en avais jamais vu de tel. Il m'apprit qu'il était un Wailmer et qu'il m'avait trouvé en train de dériver à travers les courants marins.
-D'où tu viens mon petit?
-Je vis dans une grande forêt près de l'océan.
Il me jeta un regard sceptique, et j'eus une moue gênée tout en baissant les oreilles, conscient du vague de ma description. Qu'y pouvais-je? J'avais toujours vécu là bas, je ne connaissais rien d'autre. Le pokemon baleine sembla réfléchir un moment.
-En tout cas, tu ne peux pas rester au milieu de l'océan. Il y a une île plus loin, souhaites-tu que je t'y amène?
N'ayant de toute façon pas tellement le choix, j'acquiesçai. Le voyage dura une demi-journée, et bien que mon ventre criait famine, je ne dis rien, m'occupant plutôt de lécher mes plaies, dont une partie avait déjà commencé à cicatriser. Le Wailmer arriva donc comme prévu à une île, plus grande que l'image que je m'en faisais. Descendant sur la plage, je le remerciai une dernière fois, tout en lui demandant que s'il croisait quelqu'un de ma famille de leur dire où j'étais. Après quoi il partit, me laissant seul sur cette plage de sable blanc. Mon regard glissa sur l'immensité d'eau, et je sentis une profonde tristesse m'envahir. Peut-être qu'au final, plus jamais je ne reverrai ma forêt et ma famille, ainsi que mon ami Nosferalti. Tout ce que je pouvais espérer, c'était que maman aille bien maintenant.
Me redressant, je me détournai de l'océan. Il était temps de me mettre en quête de nourriture et d'explorer ce nouvel environnement.
(voilà dîtes moi ce que vous en penser, et oui je sais c'est l'histoire de Noctali sur phs et je vous merde >8D)
